Arnaud Chambost, Meilleur Ouvrier sommelier, a formé près de 180 jeunes

Mercredi 9 Août 2017 – Le progrès – Brigitte Del Rizzo – OUEST LYONNAIS [ LES MEILLEURS OUVRIERS ET LA TRANSMISSION DE LEUR SAVOIR-FAIRE ]

Célèbre dans le monde sacré de la sommellerie, tant par son professionnalisme que par ses moustaches, Arnaud Chambost n’imagine pas ne pas transmettre sa passion aux jeunes générations.

Nous proposons chaque semaine une série estivale consacrée aux Meilleurs Ouvriers de France (MOF) qui habitent ou travaillent dans l’Ouest lyonnais. Avec une thématique précise : la transmission de leur savoir-faire. Aujourd’hui, Arnaud Chambost MOF sommelier 2000. Il habite à Chenas dans le Haut-Beaujolais, mais enseigne au lycée François-Rabelais de Dardilly,

pxVous êtes le premier MOF sommelier. Expliquez-nous.

« Jusqu’à la fin des années 1990, il existait le titre de MOF restaurateur sommelier. Mais pas de MOF sommelier. Lorsque j’ai été informé de la création du premier concours pour le métier de sommelier, j’ai décidé de m’inscrire. Je suis donc le premier de l’histoire de notre corporation. Mais j’espère bien voir s’étoffer la jeune lignée des MOF sommeliers. »

Qui vous a transmis cette passion ?

« Patrick Pegoraro, désormais inspecteur d’académie, inspecteur pédagogique régional, mais qui était mon professeur à l’époque. Je faisais partie de sa première promotion, en 1981 au lycée professionnel Hélène-Boucher à Vénissieux. C’est lui qui m’a transmis la passion de la sommellerie certes, mais aussi celle de la formation. »

Combien avez-vous formé de jeunes sommeliers ?

« En quinze ans, près de 180 jeunes sommeliers. Avec une équité parfaite hommes femmes ! Certains sont désormais en poste dans des établissements prestigieux à Paris, Londres, Dubaï, aux États-Unis ou en Suisse. »

Que leur transmettez-vous en plus de votre connaissance des cépages et des terroirs ?

« Je leur apprends le plaisir, la curiosité, l’envie de donner envie. Qu’ils puissent à leur tour transmettre cette passion. Qu’ils se fassent plaisir et ainsi, ils feront plaisir aux autres. Et surtout, qu’ils privilégient le contact humain. C’est primordial. »

Quel est le cursus d’un sommelier ?

« Les jeunes que je forme ont en moyenne 24 ou 25 ans. Ils sont issus d’un cursus d’études hôtelières et suivent la formation pour obtenir la mention complémentaire sommellerie en un an puis, s’ils le souhaitent, un brevet professionnel en deux ans. Ce qui signifie entre quatre et six ans d’études. »

La passion de la sommellerie vous a également apporté l’amour… « C’est vrai. Mon épouse et moi nous sommes rencontrés lors d’un concours. Elle a obtenu le titre de vice-meilleur jeune sommelier de France en 1986. Quelle fierté ! »

Y a-t-il une crise de l’emploi dans la sommellerie ?

« Non. La France est une terre de référence dans ce domaine, et les pays étrangers sont très demandeurs de nos sommeliers. Nous incitons d’ailleurs nos jeunes à partir à l’étran- ger, afin de bien maîtriser les langues, parfaire leur connaissance. C’est le cas d’un de nos jeunes diplômés. Il est parti un an en Australie, sans parler un mot de français. À son retour, il a obtenu un poste d’assistant chef sommelier à la Villa Florentine. »

Brigitte Del Rizzo

NOTE : Retrouvez la suite de cette série, avec dans nos prochaines éditions, Gilles Reinhardt, MOF cuisine 2004.

 

ZOOM : Bio express

53 ans, marié, deux enfants.

Débute des études hôtelières en 1981. Découvre la sommellerie chez Larivoire, à Rillieux-la-Pape.

Part ensuite en Dordogne, puis chez Michel Guérard à Eugénie-les-Bains.

En 1993, Georges Duboeuf crée Le Hameau du vin et propose à Arnaud Chambost de le rejoindre.

En 2000, obtient le titre de MOF sommelier, reçoit sa médaille en 2001 et passe les concours de l’Éducation nationale. Enseigne depuis au Lycée François-Rabelais de Dardilly pour la mention complémentaire sommellerie.

Membre de l’Association des sommeliers lyonnais et Rhône- Alpes (Aslera).

« Rendre mets et vins complémentaires, c’est un art. Transmettre cet art fait partie de notre mission de Meilleur Ouvrier de France. »

Arnaud Chambost, MOF 2000